Ma pratique du collodion humide.
Voir apparaître lentement une image sur un support de verre.
Quelques traits, quelques tâches sombres qui émergent d’un blanc aqueux.
Puis l’image, en négatif, qu’il faudra porter devant une toile sombre pour en découvrir la version positive.
Une quinzaine de secondes auront été nécessaires pour faire vivre une plaque de verre…Une éternité à l’heure du numérique.
Mais avant cela, il aura fallu préparer la chimie , les supports de verre, adapter l’appareil photo, monter le labo mobile,
installer la prise de vue… il aura fallu prendre le temps.
Et je choisis de le voler à la cadence des images numériques.
À peine achevées, déjà retouchées, vite imprimées. Prêtes à consommer.
La photographie au collodion humide vous impose son rythme. Redéfini le temps.
Car sa technique est lourde, sa logistique encombrante, le processus laborieux.
Il faut essayer, se tromper, rectifier, affiner, observer, persévérer.
Chaque geste est réalisé avec minutie et sans empressement car l’erreur est définitive et l’image en dépend. Il faut la mériter.
Reprendre les choses en maintes dépasser la technique, écrire avec la lumière laisser le collodion sublimer, ou l’abîmer… car
L’accident surgit, l’imperfection s’étale.
Ça fait parte de la magie, de la fascination.
Précieuse image métallique aux nuances chaudes et ciselées.
J’aime cette technique tout comme j’aime la photographie.
Je veux prendre le temps de vous les partager.